Survivor
Une aventure dans laquelle un groupe de personnes ont échoué sur une ile isolée. Le dernier survivant de cette aventure repartira chez lui avec la somme d'1 millions de dollars.
En cours | GB, US | Pas de durée |
Reality | CBS, | 2000 |
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14.14 - Épisode 14
You've Got That Puzzled Look
Pas de résumé pour l'instant ...
Diffusion originale : 13 mai 2007
Diffusion française :
13 mai 2007
Réalisat.eur.rice.s :
Scénariste.s :
Guest.s :
J'avais entendu beaucoup de mal de la saison, et j'ai été surpris de voir que le début n'était vraiment pas si mauvais. Certes le pitch de séparation par le confort ou non était une idée controversée qui a amené je pense un jeu plus injuste et permis à certains candidats de la tribu Moho de roucouler, tandis qu'il a en même temps un peu baisé toutes les chances de certains candidats de briller (je pense à l'architecte Sylvie que j'aimais beaucoup au début malgré son départ express). Mais je ne peux m'empêcher de trouver l'idée tout de même assez intéressant sur le papier et plutôt dynamique et utile afin qu'on ait bien en tête les deux tribus. En effet d'ailleurs, le retour à 2 équipes fait assez mal après des saisons 12 et 13 avec quatre équipes d'entrée de jeu, et inévitablement une bonne dose de survivants sont complètement oubliables. Mais je trouve que le twist permet de mitiger un peu cet effet. Dommage que vraiment toutes les filles du jeu ou presque partent dès le début, c'était assez chiant à regarder et voir beaucoup d'égos masculins se pavaner pendant toute la moitié du jeu.
Peut-être que ce twist a duré trop longtemps durant la saison en revanche, je le reconnais volontiers. Encore que la prod a eu de bons concepts pour jouer autour et limiter l'effet Ulonging (le tribe switch, le twist du flacon qui force un dilemme conseil vs confort pour la tribu gagnante, sans doute improvisée au cours du jeu mais osef). Au final, je n'ai pas trouvé le jeu si déséquilibré que ça d'un point de vue spectateur (même si ça devait être l'enfer d'y vivre), et d'ailleurs, pas de Pagonging et beaucoup de stratégies cools arrivent après le merge.
Le vrai problème de la saison survient après le début, une fois que les premières éliminées sont éjectées et que le rythme est censé s'accélérer... ça devient une vraie purge d'avancer car les candidats de "mid-game" sont complètement horripilants. Je pense bien sûr à Rocky le beauf (qui aurait pu être rendu attachant "in a twisted way" comme le dit Jeff, mais le montage insistait beaucoup sur ce que j'identifais comme du bullying sur Anthony le geek, je pense qu'il était immature et qu'il s'assumait pas bien lui-même), et bien sûr Lisi complètement insupportable jusque dans le FTC. Je déteste aussi Mookie peut-être encore plus, et Alex n'est pas très attachant non plus même s'il tentait des choses.
En plus de ça, les conseils deviennent de plus en plus prévisibles : comme les joueurs stratèges ont un montage avec une intention assez particulière, ce n'est pas très dur de voir qui va passer la merge et s'en sortir, alors que c'était une saison où je n'avais aucun spoil de base. Certains twists sont aussi de trop : l'idée du "et le conseil c'est tout de suite" est très mauvaise (pas étonnant que Koh-Lanta le reprenne H24). Du coup, Michelle qui se fait salement avoir par la prod (ça commence à faire beaucoup de femmes d'origine asiatique qui sont victimes de mauvais twist, c'est un pattern très ironique). La merge est aussi l'une des plus osef qu'on a eues à mes yeux car elle intervient à un moment où peu de candidats ont formé des stratégies, à part l'alliance des Four Horsemen vs. l'alliance des "marginaux". Mais il n'y a pas cette notion de "mais où le jeu va-t-il aller maintenant ?", car j'étais trop peu investi dans le cast, juste hâte que le jeu avance.
Les épreuves sont aussi parmi les pires que j'ai vues je pense : je suppose que c'est par contraste avec la saison précédente, mais il n'y a eu aucun challenge aquatique ou presque ? Et au-delà de leur diversité, il en en manque pas mal d'emblématiques je trouve (même si ce sont des raisons politiques qui les ont empêchés de faire celle des proches). J'étais rarement investi pendant celles-ci aussi, et ça me rappelait que je ne connaissais pas bien les candidats.
En conséquence de quoi je me suis un peu fait chier sec pendant bien 6, 7 épisodes. C'est pas non plus horrible tout le temps : les candidats deviennent plus marquants au fur et à mesure du jeu, même si je n'aime pas toujours leur personnalité pas mal de candidats se distinguent, le casting est diverse, etc.
Mais niveau rythme, stratégie et investissement, c'était pas ça.
Jusqu'à cet épisode 10 assez prodigieux où il semblerait que toute la saison ait conduit progressivement à ce moment, avec enfin des idoles qui sont jouées pour la première fois et donnent le ton pour toute la suite. En un épisode on a 8 coups de bluff et techniques différentes, c'est assez ouf. Le conseil de la chute des Four Horsemen n'était pas seulement ultra satisfaisant, il a aussi montré que tous les candidats encore restants jouaient à fond le jeu et réfléchissaient beaucoup plus qu'on ne l'imagineait (l'inattendue Stacy qui suggère le blindside d'Edgardo, la technique du split...).
Une saison vraiment en deux temps car à partir de ce moment, le jeu devient beaucoup plus cool à suivre, même si on se doute que les derniers Horsemen vont tomber, le suspens est bien managé : tous les candidats pensent maintenant avec 2 moves d'avance (donc nous aussi, ce qui donne envie de voir la suite), chacun a des interactions avec de nombreuses autres personnes qui peuvent donner lieu à des retournements de situation... La prod laisse faire les choses mais avance aussi de bonnes idées (le fait de remettre les idoles en jeu, ce qui justifie l'existence de l'île jusqu'au bout). Il y a un peu des poids morts jusqu'au bout (pas fan du tout de Boo le mec transparent au possible, et même si son jeu est un peu sous-côté à mes yeux, Cassandra n'a pas non plus brillé quand elle aurait pu et a peak au début).
Mais la dynamique portée par Yao-Man est assez incroyable. Son deal de la voiture est clairement le booster de la fin du jeu, tout tourne autour de ça et c'était selon moi un assez joli move (surtout qu'il s'exile au passage pour trouver une autre idole). Dreamz est une des rares personnalités qui se faisaient remarquer dès le début (avec Yao-Man justement) et qu'on adhère ou non, son côté complètement imprévisible et girouette, tout en étant en apparence pas du tout stratège (ce qui évite de lui mettre une cible dans le dos) a beaucoup joué sur la fin d'aventure.
Juste pour donner mon avis sur la question comme c'est visiblement très controversé : je trouve que penser que Yao-Man est un ange et Dreamz un démon c'est se voiler la face, Yao-Man a beau être quelqu'un de gentil et mature, il a clairement fait ce move à 99% pour la stratégie (il ouvre sa proposition par une question extrêmement méprisante, "how badly do you want the car", qui renvoie vraiment à leur inégalité de conditions). Il a en revanche le mérite non-négligeable de sembler sincèrement non-rancunier, alors que Dreamz n'assume pas vraiment d'avoir juste changé d'avis face à l'appât du gain (alors que c'est compréhensible), préférant se définir comme un fin stratège qui avait manipulé Yao... Cassandra corrobore ce propos mais franchement, ce n'est pas du tout ce qui transparaît. Au fond je trouve que les deux ont clairement un bon fond et que c'est avant tout le jeu et le système qui les a poussé à se trahir ainsi et à entraîner de la mauvaise foi des deux côtés.
Je dirais que du coup, le principal problème de la saison réside surtout dans le montage de l'ensemble car on l'a bien vu lors de la réunion, il n'y avait quasiment rien à dire à part parler en boucle des 2-3 personnages qui ont fait la saison et des deux seuls événements vraiment marquants, à savoir le blindside des 4 horsemen et le deal Yao/Dreamz. La prod n'a sans doute pas su mettre en valeur toutes les storylines au début sur un pied d'égalité, sans doute aussi parce qu'avec ce twist du confort "Have/Have not" il y avait un déséquilibre de base de ce qu'il se passait d'intéressant dans les tribus (à savoir beaucoup moins de trucs à voir chez les riches). C'est pour ces raisons que je reste avec des réserves sur cette expérience, même si en soi elle a apporté une originalité tout de même qui était à encourager et à tenter.
Je dois dire aussi que même si cela n'a pas été ma saison préférée, c'était dur de passer après une saison 13 qui avait des candidats non seulement aussi marquants (et encore), mais surtout beaucoup plus attachants et avec des histoires qui s'écrivaient toutes seules. Ici, j'ai quand même beaucoup apprécié les jeux et les personnalités de Yao-Man, Earl et Dreamz. Yao-Man a clairement été un des meilleurs joueurs, stratégiquement et même sur les épreuves de façon ultra inattendue. Mais il s'est selon moi un poil trop exposé par moment (ce deal, il aurait pu ne pas le faire, et il aurait pu mieux chercher la seconde idole plutôt que de déléguer à Earl), tandis que Earl a été le vrai marionettiste de l'ombre. J'aime beaucoup ce gagnant qui a joué un jeu extrêmement clean, qui avait une compréhension 360° constamment dans le jeu et qui savait se faire apprécier sans éveiller les soupçons. Son hypocrisie à la fin sur le fait qu'il ait voté Yao-Man et se revendique comme droit dans ses bottes, ne me gêne pas du tout dans la mesure où yen a pas un seul qui a été foutu dans le jury de l'attaquer vraiment là-dessus : Dreamz prenait toute l'attention et Earl le savait bien (il l'a d'ailleurs dit, il a tout de suite su qu'il allait gagner dès que Dreamz a gardé l'immunité). Il s'est sans doute adapté le mieux à ce casting de gens horripilants et rien que pour ça, il mérite tout à fait le million...
Bref, une saison très hétérogène qui ne tient que par quelques éléments, qui ont un peu trop sur-centralisés l'attention (j'en pouvais plus à la Reunion quand Jeff a essayé d'avoir 6 ou 7 fois la vérité par Dreamz sans capter qu'il allait jamais avouer les choses). Et je pense que les choix de montage n'étaient pas les meilleurs en ce sens (à entendre les candidats qui restent très amis ou qui ont mieux conscience des stratégies qui se sont déroulées, je me dis qu'il y avait des choses à filmer que la prod a manqué).
Mais ces éléments centralisant restent tellement réussis et plaisants à suivre sur le dernier tiers du jeu, que je peux difficilement bouder mon plaisir malgré ses défauts évidents et un casting tête-à-claques. On n'est pas passé loin de la cata, mais le rattrapage à la fin a été beau, et même si ça donne un résultat très contrasté, ça reste toujours mieux que des candidats oubliables selon moi.